(Les éléments qui suivent sont extraits de documents d’information interne fournis par ActionAid.)
Dans la région andalouse de Huelva, au sud-ouest de l’Espagne, la production de fraises s’est beaucoup développée. C’est de cette région que viennent la plupart des fraises consommées en Europe entre le mois de février et le mois de juin. Or la cueillette de la fraise reste totalement manuelle, ce qui fait de la main-d’œuvre un élément majeur du coût de production.
Le secteur emploie près de 100 000 personnes pendant la saison – essentiellement des femmes. Certaines d’entre elles sont espagnoles et travaillent, majoritairement, dans les unités de conditionnement. La plupart des autres postes sont occupés par des femmes recrutées directement en Europe de l’Est et au Maroc dans le cadre de « contrats d’origine » conclus entre gouvernements, qui organisent une « immigration choisie » mais temporaire, et par des personnes sans titre de séjour, venues d’Amérique Latine ou, plus fréquemment, d’Afrique subsaharienne.
Leurs conditions de travail – salaires très faibles, absence de sécurité sociale, camps d’hébergement insalubres… – font l’objet de dénonciations publiques depuis le début des années 2000, mais la disparité de leurs situations administratives, la barrière de la langue et le chantage à l’emploi ont longtemps empêché les saisonnières de s’organiser collectivement.
Constitué en 2018, le collectif des Journalières en lutte (Jornaleras de Huelva en lucha) dénonce les abus – notamment sur leur page Facebook –, informe de leurs droits les travailleuses, recueille les plaintes, alerte l’inspection du travail, réclame l’application de la loi et des accords existants et vise à parvenir à en négocier de meilleurs.
En 2023, Samata a versé à ActionAid France un soutien ponctuel de 2 000 euros pour contribuer spécifiquement au fonctionnement et au travail de ce collectif.